Quand j’ai embrassé l’islam, mon plus grand défi était d’apprendre à prier.
Bien sûr, je « priais » déjà en tant que chrétienne, mais sous l’islam, la prière est porteuse de beaucoup plus de significations. C’est un rituel de soumission impliquant à la fois le corps et l’esprit.
Je voulais prier, mais comme toute autre chose, je ne savais pas par où commencer. Alors, j’ai passé les 6 premiers mois suivants ma Chahâda sans pratiquer du tout. Après une mauvaise expérience rencontrée dans une mosquée, je ne voulais plus rien avoir à faire avec la communauté musulmane locale.
Apprendre La Prière
Je savais que je devais apprendre à prier, probablement commencer à porter un foulard, peut-être apprendre l’arabe, et même jeûner quand le Ramadan arriverait. Et parfois, je l’ai vraiment essayé. J’avais un ouvrage sur la façon d’accomplir la prière. Mais, pour une raison quelconque, chaque fois que je me levais pour essayer, tout cela me semblait totalement incompréhensible.
Après avoir essayé la prononciation de l’arabe translittéré dans mon livre, je me suis sentie tellement désespérée et dépassée. J’ai failli même pleurer en ayant le visage contre le sol. Du plus profond de mon cœur, j’ai imploré Allah de me faire apprendre à prier. Je voulais tellement pouvoir suivre le Coran et insérer la prière dans le cadre de ma vie.
Encore Un Essai…
Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain! Mais peu de temps après, je me suis de nouveau rendue à la mosquée. J’ai demandé spécifiquement à quelqu’un de me montrer comment prier. Finalement, j’ai eu le retour d’une dame qui m’avait demandé de la rencontrer avant la prière du vendredi. Là, elle m’a donné un aperçu rapide de la façon d’accomplir une prière de 2 rak`a.
Les seules choses que je pouvais mémoriser alors étaient « Allahou ‘Akbar » et les deux supplications répétées: « Soubhâna Rabbî al-`Azîm » en s’inclinant et « Soubhâna Rabbî al-‘A`la » en se prosternant.
Mais après le sermon, j’ai suivi la prière. Et même si je ne comprenais rien d’autre, j’avais en fait, fait la prière pour la première fois.
De Mieux En Mieux
Après cela, les choses ont commencé à changer pour moi très rapidement. A mon retour chez moi, j’ai tenté avec diligence de ne manquer aucune prière. Et si jamais j’en oubliais une ou dormais trop longtemps, je la rattrapais tout de suite.
Et comme je ne pouvais pas prier avec un groupe tout le temps, je me suis faite un «Aide-mémoire» avec l’arabe translittéré en recto et l’anglais en verso.
Tout d’abord, je lisais l’anglais pendant les prières, en n’utilisant que les formules arabes que je connaissais déjà. Mais peu après, j’ai fini par mémoriser l’anglais. Alors j’ai commencé à lire l’arabe jusqu’à ce que je l’aie aussi mémorisé.
Au bout de quelques semaines seulement, j’ai pu réciter la prière tout entière de mémoire en arabe (bien qu’avec un très fort accent) et je savais la signification de chaque partie.
Dès que j’ai commencé à prier quotidiennement, j’ai pu établir un lien avec Allah et ma vie a commencé à changer. S’engager à pratiquer la prière a changé mon emploi du temps, ma garde-robe, ma relation avec la communauté et ma relation avec le Coran.
Comment La Prière A Changé Mon Emploi Du Temps?
Le premier changement que j’ai remarqué était dans mon emploi du temps quotidien. Je devais me lever plus tôt, à temps pour prier la prière du matin (fajr). Cela signifiait que je devais aussi me coucher plus tôt. J’ai dû trouver des endroits pour prier à l’école et au travail. De plus, j’ai dû organiser mon horaire de cours de sorte à pouvoir assister aux prières du vendredi.
A l’arrivée du Ramadan, je m’efforçais à trouver du temps pour étudier afin de pouvoir encore assister aux prières nocturnes. Alors que le blocage du temps aurait pu me rendre plus stressée, cela m’a en fait rendue plus productive. Cela ne devrait pas être surprenant, étant donné ce hadith du Prophète (Salla Allah Alayhi Wa Sallam):
« Ô Allah ! Bénis le début des journées de ma communauté ! » (Abou Dâwoud)
Comment La Prière A Changé Ma Garde-Robe?
Le grand changement suivant pour moi a été de commencer à porter le hijab. Je n’ai pas commencé cela immédiatement. Au début, je ne le mettais que pour prier. Mais j’avais aussi besoin de m’assurer que mes vêtements couvraient tout mon corps.
Sous peu, j’ai commencé à porter le foulard à la mosquée, en le mettant à bord du bus, par exemple.
Finalement, je le portais plus longtemps après, occasionnellement pendant les cours ou en faisant les courses. Après quelques semaines à le porter de temps en temps, j’ai commencé à le porter à plein temps.
Cependant, il y a eu un aspect le plus radical pour ce changement. C’était qu’avant de commencer à prier, je n’avais absolument aucune envie de porter le hijab. Pourtant au bout d’un ou de deux mois, il m’était devenu non seulement pratique mais aussi confortable.
Comment La Prière M’a Offert Une Communauté?
Un troisième changement majeur s’est opéré lorsque j’avais commencé à prier. C’était de faire désormais partie de la communauté musulmane. En portant un foulard, j’ai rencontré d’autres musulmans sur le campus. En assistant aux prières du vendredi, j’ai commencé à rencontrer d’autres musulmans encore à la mosquée. J’ai commencé à suivre des programmes éducatifs. Même quand mes parents m’ont mis à la porte, j’ai pu trouver grâce à la mosquée une colocataire musulmane.
Les cinq prières quotidiennes sont pareilles à une sorte de colle qui maintient la communauté musulmane ensemble. Au début, cela m’a juste donné une raison pour faire connaissance avec d’autres musulmans. Puis, ceux-ci ont fini par devenir parmi mes amis les plus proches.
Comment La Prière M’a Appris Le Coran?
Un autre changement majeur que j’ai remarqué après m’avoir engagée dans la prière, était que je voulais en savoir plus sur le Coran.
Lire la même sourate à maintes reprises commençait à être moins satisfaisant, sachant surtout qu’il y avait plus de 600 pages à mémoriser et à réciter.
La prière m’a donné ma première motivation pour apprendre à lire l’arabe et pour commencer à mémoriser le Coran, ainsi que des occasions quotidiennes de revoir ce que j’avais déjà mémorisé. Cela m’a finalement amené à étudier l’arabe plus profondément lorsque les opportunités se sont présentées.
Par la louange d’Allah, lire le Coran en arabe en le comprenant ainsi que le mémoriser, font désormais partie de ma routine quotidienne. Et les prières quotidiennes restent toujours une motivation pour continuer à apprendre et à améliorer mes prières.
Conclusion
Le Coran dit:
« Nous n’avons point fait descendre sur toi le Coran pour que tu sois malheureux » (20:2)
Malheureusement, bien que le début de mon parcours en Islam ait été en quelques sortes affligeant, une fois que la prière quotidienne est devenue une partie intégrante de ma routine, ma vie a changé pour le mieux.
Instaurer la prière et l’intégrer à votre routine quotidienne peut également changer votre vie, si Allah le veut.
Pour consulter le texte originel en anglais, veuillez visiter ce lien.