«Je ne peux plus continuer dans ce mariage. Je dois divorcer!»
Cette idée vous a-t-elle déjà traversé l’esprit? Surtout après une nouvelle dispute avec votre conjoint, ou suite à des abus ou de mauvais traitements de sa part ou de votre belle-famille?
Avant d’appuyer sur la détente et de prendre une décision radicale ou irrationnelle, réfléchissez à la réalité de ce à quoi vous pensez. Pour ce faire, posez-vous quelques questions très importantes qui auront un impact sur votre avenir, une fois que vous vous serez calmé et que vous pourrez réfléchir de façon rationnelle.
Le Problème Qui Touche Votre Mariage Est-Il Soluble?
Evidemment, il faut savoir si la cause pour laquelle vous souhaitez divorcer a une chance importante de disparaitre avec le temps et des efforts mutuels, ou non.
Par exemple, des facteurs tels que le départ dans un autre pays, l’oppression de la part de la belle-famille, l’incapacité temporaire de concevoir des enfants, l’immaturité mentale et le comportement têtu, l’incapacité de trouver un emploi et de le garder, une maladie physique ou psychique passagère, une aventure occasionnelle qui est terminée et regrettée – ce sont tous des exemples de problèmes passagers qui provoquent des troubles dans le mariage, et qui peuvent être résolus avec le temps, par la volonté et l’aide d’Allah.
Ces situations ont résolument la possibilité de voir la lumière au bout du tunnel. Il peut y avoir une solution avec la discussion mutuelle, la thérapie, la rééducation et la patience sur une période de temps.
Quelle Est L’attitude Et La Religiosité De Votre Conjoint?
Ce facteur très important est à considérer pour déterminer si le divorce est vraiment la solution à vos malheurs conjugaux ou non.
Quelle est l’attitude de votre conjoint vis-à-vis de la recherche d’une solution à vos problèmes? Comment réagit-il après une querelle ou une grande dispute?
Admet-il ses erreurs en fin de compte? De façon plus importante, jusqu’à quel point obéit-il à Allah et Lui est-il humble? Se conforme-t-il aux obligations de l’Islam, ou du moins en a-t-il l’intention? A-t-il l’envie sincère de progresser en tant que musulman? Reconnait-il ses péchés en tant que tels, ou est-il sans remords?
Vous devez rester rationnel et voir les choses telles qu’elles sont réellement. Ainsi, un conjoint qui a une aventure avec quelqu’un au travail, ou qui a une addiction pour la pornographie, mais qui regrette profondément d’avoir commis ce péché et a la volonté de s’en repentir et s’en abstenir, ce conjoint reste préférable à un autre qui n’a rien à se reprocher mais qui ne croit pas à un des piliers de la foi musulmane et qui n’en exprime aucun regret.
Le premier cas est celui d’une personne au cœur temporairement noirci par un péché majeur, mais bon et humble, alors que le deuxième est plus grave. C’est celui d’un cœur nourri de mécréance, même si la personne a un bon caractère.
De Mal En Pis?
C’est le facteur le plus prudent et que de nombreuses personnes mariées, le plus souvent parmi les jeunes, ont tendance à oublier lorsqu’elles se précipitent de se marier.
Le divorce n’est pas seulement un moyen d’échapper à une situation malheureuse. C’est aussi souvent une décision irréversible qui a des effets à long-terme sur plus d’une personne, et souvent pour toute la vie. Il a des répercussions sociales, financières, familiales, économiques et psychologiques. Toutes ces conséquences nécessitent beaucoup d’effort et de patience pour se réajuster.
Le plus souvent, cela touche toute la famille des divorcés, notamment leurs parents, leurs fratries et leurs enfants. Le changement du mode de vie après la séparation et la situation économique affectent directement ces relations après que le divorce a lieu.
La monoparentalité n’est jamais facile, de même pour le mariage avec une personne qui a un enfant d’un précédent mariage.
Bien des personnes qui pensent au divorce ne réalisent pas souvent qu’elles seront amenées à travailler dur pour subvenir non seulement à leurs propres besoins, mais aussi à ceux de leurs enfants et de leurs parents âgés.
Souvent, le divorcé aura à tout faire seul, et cette épreuve pourrait avoir des effets négatifs sur toute leur famille.
Il va sans dire que le remariage nécessitera encore plus de travail et d’ajustement. C’est faisable, mais difficile à réaliser.
Posez-Vous, Tournez-Vous Vers Allah Et Faites La Prière de Consultation
Souvent, ce sont les jeunes inexpérimentés qui voient le divorce uniquement à travers la lentille de la libération d’une union devenue toxique ou source de souffrance. Par leur manque d’expérience dans la vie et de recul par rapport aux réalités de celle-ci, ils peuvent perdre patience rapidement.
Ils peuvent totalement désespérer souvent face à des situations banales qui auraient pu se résoudre d’elles-mêmes de façon naturelle ou avec le temps, l’âge et la patience.
Ainsi, pour être sûr de ne pas regretter dans le futur, le musulman doit accomplir la prière de consultation “’Istikhârah” avant de décider de divorcer.
Enfin, il est fortement recommandé de lire et de se conformer aux lois et aux codes de l’éthique du divorce en Islam, en vue d’être rétribué et de ne pas commettre des péchés pendant cette période de la vie difficile mais décisive.
Conclusion: Le divorce pour une raison justifiée est une bénédiction.
Le Coran contient plusieurs versets qui expliquent l’éthique du divorce. Une Sourate entière est intitulée de ce thème.
En Islam, le divorce est une bénédiction bienvenue et souhaitable pour une personne dont le mariage fait perdre la religiosité et la croyance.
De plus, c’est une libération et une émancipation pour une personne qui subit une oppression, des souffrances, des troubles émotionnels, voire des violences physiques. Le musulman ne doit jamais tolérer ni supporter les abus, l’exploitation, l’injustice ou l’oppression constants et délibérés.
Pour de tels esprits tourmentés, Allah dit dans le Coran, rassurant:
« Si les deux se séparent, Allah de par Sa largesse, accordera à chacun d’eux un autre destin. Et Allah est plein de largesses et parfaitement Sage. » (Coran 4: 130)
Vous pouvez lire la version anglaise originale de cet article ici.