Un mariage islamique définit clairement les principaux rôles et responsabilités des deux partenaires – le mari et la femme –. Il délimite en conséquence les règles concernant le gain et la dépense de la richesse.
Cette union conjugale bénie, connue en Islam par Nîkâh, comporte quelques éléments essentiels. Sans ces élements, cette union ne serait pas jugée complète. Pami lesquels, citons: le paiement du Mahr ou la dot. Cela consiste en une somme d’argent octroyée à la femme par son mari.
Le paiement de ce Mahr est obligatoire. Allah l’a explicitement prescrit dans le Coran, en le désignant par le terme « farîdah ». Il a, en outre, ordonné aux hommes musulmans de le payer à leurs femmes, tout en restant « satisfaits ».
Le Mahr A La Lumière Du Coran Et Du Hadith
La question qui se pose c’est de savoir pourquoi Allah a rendu obligatoire aux hommes musulmans voulant se marier, de stipuler d’abord et éventuellement de payer une somme d’argent spécifique afin d’avoir la femme désirée en tant qu’épouse légitime ?
La nécessité de payer le Mahr comme condition préalable stricte pour épouser une femme est indiquée par le fait que chaque fois qu’un homme célibataire exprime le désir de se marier devant le Messager d’Allah ou l’informe qu’il vient de se marier, le Prophète lui demandait ce qu’il pouvait donner, ou ce qu’il avait déjà donné, à sa femme en tant que Mahr.
Cela indique l’importance absolue de payer le Mahr à la mariée dès que le Nîkâh est conclu.
Le Coran mentionne le Mahr en utilisant le mot arabe « ‘Ojour », qui est le pluriel du mot « ‘ajr ». Ce mot arabe signifie «compensation, récompense ou rétribution en reconnaissance d’un mérite particulier».
Une narration enregistrée (avec de légères différences) dans deux des 6 recueils de hadiths authentiques, à savoir : Sounan Ibn Mâja et Jâmî` At-Tirmidhî, fournit en outre une explication de la sagesse derrière l’ordre de verser le Mahr comme condition préalable du Nîkâh islamique.
Dans ce hadith, le Prophète Mohammad (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) a clairement décrit la raison du paiement du Mahr comme suit :
« S’il l’a pénétrée, alors le Mahr est pour elle en contrepartie du plaisir qui lui a été procuré à travers ses parties intimes. »
Par conséquent, à la lumière du Coran et de la Sunna, on peut dire sans risque de se tromper que le Mahr est le montant d’argent qu’un homme musulman doit payer pour pouvoir commencer et continuer à jouir des parties intimes de sa femme musulmane, selon la voie approuvée par Allah c’est-à-dire à travers les relations conjugales licites.
De surcroît, dans le Coran, Allah a enjoint la patience aux célibataires musulmans voulant se marier, en s’efforçant de rester chastes, surtout quand ils ne disposent pas de moyens pécuniaires suffisants pour payer le Mahr.
Pourquoi Donner Le Mahr en principe ?
À ce stade, la question qui vient à l’esprit est la suivante : pourquoi Allah rendrait-il le Mahr obligatoire ?
Pourquoi une femme musulmane légalement mariée devrait-elle « être payée » par son mari pour qu’il entretienne des rapports intimes avec elle et en jouir ?
J’ai entendu certains critiquer ce fait indiscrètement et d’autres le font ouvertement. Ils vont même jusqu’à comparer ce «paiement» de Mahr au moment du Nîkâh et à l’apparemment apparenter – en ce qui concerne sa perception – au prix versé par les clients hommes aux prostituées qui se vendent le corps par besoin, en contrepartie de leurs services (Je cherche refuge auprès d’Allah !).
Plus nous devons payer, sacrifier, dépenser ou travailler dur pour acquérir une chose, plus nous l’apprécions et la traitons à sa juste valeur lorsqu’elle prend place réellement dans nos vies.
Afin de mieux comprendre le concept, posez-vous la question suivante : quelle est votre attitude envers une chose que vous obtenez gratuitement ?
N’est-il pas vrai que nous avons tous tendance à souestimer, gaspiller, ignorer ou même abuser des choses que nous obtenons facilement, sans aucun effort ni paiement monétaire ?
Comparez simplement la façon dont vous traitez tout ce que vous a coûté la sueur de votre front, plein de labeur ou beaucoup d’argent pour l’acquérir, à une autre chose obtenue pour rien du tout. Vous allez vous rendre compte de la différence.
Eh bien, Allah veut que les hommes entretiennent, protègent, honorent et apprécient leurs femmes. En fait, l’épouse de chacun est la seule sur terre avec laquelle il lui est autorisé d’entretenir des rapports sexuels.
Pour que les femmes ne soient données très facilement en mariage (sans aucun effort ni sacrifice), ou qu’elles soient dépréciées, minées, maltraitées et rejetées à volonté par les hommes, Allah a obligé cesux-ci de leur payer une sorte de compensation (quelque chose de valeur, petite ou grande), lorsqu’ils se marient avec elles, même après avoir obtenu le consentement au mariage par leurs tuteurs.
Dans le même ordre d’idées, Allah a également astreint les hommes musulmans à subvenir financièrement aux besoins de base de leurs épouses, y compris: la nourriture, les vêtements, l’abri et l’entretien sur une base continue après le mariage.
Combien Payer ? Le Mahr Au Temps Du Prophète
Les incidents tirés de la Sîrah du Prophète Mohammad (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) et de ses compagnons fournissent divers exemples sur les types et la valeur des Mahrs qui ont été donné par les maris aux femmes, de son vivant. Les montants et les valeurs du Mahr variaient de peu à beaucoup.
Le Prophète Mohammad a dit à propos de la valeur du Mahr :
« Allez chercher quelque chose, même si c’est un anneau de fer. » (Boukhârî)
Le Prophète avait également l’habitude d’enjoindre le paiement d’un Mahr simple et facile à donner :
« La meilleure dot est celle qui est la plus facile ». (Al-Hâkim, Al-Bayhaqî)
D’un simple anneau de fer à un morceau d’or aussi gros qu’un noyau de datte, passant par la quantité du Coran mémorisée par le prétendant, le Prophète a approuvé plusieurs types de Mahr lorsqu’il a organisé ou facilité les mariages de ses compagnons.
On sait également d’après la cas particulier de khoul` (le divorce initié par la femme), qu’un homme a fait don de tout un jardin à sa femme à titre de Mahr.
Cela indique que si un homme veut fournir à sa femme un Mahr de grande valeur, cela est permis, tant qu’il ne le fait pas pour exhiber sa richesse, et que ses ressources ne s’épuisent pas par la suite en conséquence.
Le Coran autorise également un grand montant de Mahr, en mentionnant le mot arabe « qintâr », qui signifie «un quintal, ancienne unité de mesure de masse équivalant à 100 kilogrammes».
Cependant, la question la plus importante qui reste est : combien de Mahr le Prophète a-t-il donné à ses femmes ?
Selon un hadith, rapporté par sa femme `A’îcha, le Prophète a donné « douze ‘Owqiyyah (once) set un Nashsh (ce qui correspond à une demi-once)» en tant que Mahr à ses femmes, ce qui représente 500 dirhams. Selon les calculs et les conversions en monnaie mondiale moderne effectués par des universitaires qualifiés, la valeur de ce Mahr s’élève à entre 300 et 400 $.
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