À la treizième année de l’apostolat, presque tous les habitants de Yathrîb (Médine) avaient eu connaisse de l’islam.
Mous`ab, le premier envoyé du Prophète (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) à Médine, avait fait de son mieux pour inviter les gens à l’islam, comme déjà mentionné dans l’article précédent. Presque chaque maison avait maintenant au moins un homme ou une femme ayant embrassé l’islam.
Une Issue Favorable
Vu cette situation favorable, Mous`ab se rendit à La Mecque avant la nouvelle saison de pèlerinage pour informer le Prophète (Salla Allah Alayhi Wa Sallam). Il savait que les musulmans étaient confrontés à des défis difficiles là-bas et suggéra que Médine était un bon endroit pour y chercher refuge.
En juin de l’an 622, plus de soixante-dix convertis de Médine arrivèrent à La Mecque en compagnie de Mous`ab pour rencontrer le Prophète (Salla Allah Alayhi Wa Sallam). Soixante-treize hommes et deux femmes étaient venus avec la délégation des pèlerins du Hajj.
Ils le rencontrèrent en secret la dernière nuit du Hajj. Al-`Abbâs, l’oncle du Prophète Mohammad (Salla Allah Alayhi Wa Sallam), était présent à cette réunion. Il ne s’était pas encore converti à l’islam, mais il s’y présenta pour s’assurer que son neveu serait sain et sauf à Médine. Il s’adressa à la délégation de Médine, en disant :
« … si vous pensez pouvoir tenir ce que vous promettez en l’invitant dans votre ville, et si vous pouvez le défendre contre les ennemis, alors assumez le fardeau dont vous avez chargés vous-mêmes. Mais si vous allez le livrer et le trahir après l’avoir emmené avec vous, vous feriez mieux de le quitter maintenant ; car il est respecté et bien défendu chez lui. » (Le Nectar Scellé)
La délégation demanda ensuite au Prophète (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) quelles étaient ses conditions pour se déplacer vers Médine. Il répondit que c’était de l’écouter et de lui obéir, ainsi que de le défendre comme ils défendaient leurs propres familles.
Le Pacte D’allégeance
Puis, ils demandèrent au Prophète (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) ce qui se passerait s’il aurait la victoire. Les quitterait-il et retournerait-il à La Mecque ? Le Prophète (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) répondit :
« … Dans la vie et la mort, je serai avec vous et vous serez avec moi. Je combattrai ceux qui vous combattent et je ferai la paix avec ceux avec qui vous faites la paix. »
C’était une promesse importante que le Prophète (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) avait tenue. Huit ans plus tard environ, après la conquête de La Mecque, les musulmans de Médine (les ‘Anssâr) pensaient qu’il allait les abandonner. Mais non ; Le Prophète Mohammad (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) tint sa promesse et regagna Médine avec eux.
Ils demandèrent au Prophète (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) quelle serait leur récompense s’ils respectaient les termes de ce pacte. Le Prophète (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) répondit : « Le paradis vous sera réservé. » Alors ils lui demandèrent de tendre la main. Ils tendirent tous la main et lui rendirent le serment d’allégeance.
Une Brave Femme Musulmane
Quant aux deux femmes de la délégation, elles firent leur engagement verbalement. L’une d’elles était Nousayba bint Ka`b. Elle prêta serment d’allégeance au Prophète (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) et le respecta.
Quatre ans plus tard, lors de la bataille d’Ohoud, elle partit avec l’armée en volontariat pour soigner les blessés. Elle finit par défendre physiquement le Prophète (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) à un moment difficile de la bataille où il avait tellement besoin de protection.
Voyant que le Prophète (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) était en danger, Nousayba s’arma et rejoignit un cercle serré qui s’était formé autour de lui pour le protéger. Elle mit ainsi en pratique le serment d’Al-`Aqaba et aida à sauver la vie du Prophète. Mais en conséquence, elle subit 12 blessures. Plus tard, à l’âge de 60 ans, elle rejoignit l’armée musulmane dirigée par Khâlid ibn Al-Walîd à la bataille de Yarmouk.
Sœurs Nouvellement Converties De Nos Jours
Ainsi, dès le début, les femmes musulmanes jouèrent un rôle important dans la vie publique. Et elles devraient continuer à le faire encore aujourd’hui. Les sœurs nouvellement converties ne doivent pas être découragées si elles sont confrontées à des situations qui les empêchent d’apporter une contribution positive à la communauté. Elles devraient revendiquer leurs droits et faire de leur mieux pour les obtenir, inspirées en cela par la première génération de femmes musulmanes.
Par exemple, certaines mosquées en Europe aujourd’hui ne disposent malheureusement pas d’un espace approprié pour la prière des femmes. Cette situation doit changer, comme l’a dit le Prophète Mohammad (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) :
« N’empêchez pas vos femmes d’aller à la mosquée, combien même que leurs chez elles leur conviennent mieux. » (Abou Dâwoud)
Dans la Sîrah, nous verrons de nombreux autres exemples brillants de femmes musulmanes qui ont beaucoup fait pour l’islam. Outre Dame Khadîja, citons : ‘Asmâ’ (la fille d’Abou Bakr), Dame `A’îcha et Omm Salama.
La Première Famille A Emigrer
De retour à La Mecque, Omm Salama était mariée à Abou Salama à l’époque. Le Prophète Mohammad (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) avait donné à ses compagnons le feu vert pour commencer à partir vers Médine. Abou Salama, sa femme et son enfant furent la première famille à tenter le voyage.
Ce n’était pas une décision facile, car les habitants de La Mecque avaient mis tout en œuvre pour empêcher les musulmans de quitter la ville. Quand Abou Salama commença le voyage, il fut arrêté. Ses beaux-parents empêchèrent sa femme de l’accompagner à Médine et lui enlevèrent son fils.
Chaque jour tout au long d’un an, Omm Salama se rendait à l’endroit où on l’avait séparée de sa famille et pleurait. Finalement, l’un de ses proches eut pitié d’elle et convaincut sa famille de la laisser partir. Réunis avec son fils, les deux époux partirent seuls pour Médine, un périple de 500 km.
Mais à un endroit à l’extérieur de La Mecque appelé At-Tan`îm, `Othmân ibn Talha, un non-musulman, proposa de l’accompagner pendant le voyage. Il l’emmena jusqu’à Qoubâ’, un endroit à l’extérieur de Médine, où se trouvait son mari. Et la famille se réunit après cette épreuve difficile.
Après cela, davantage de musulmans décidèrent de s’installer à Médine, notamment Souhayb le Romain et `Omar ibn Al-Khattâb. Inquiet pour ses compagnons, le Prophète Mohammad (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) attendit que la plupart d’entre eux soient partis pour Médine.
Que s’est-il passé ensuite ?
D’autres événements de la Sîrah seront détaillés dans la prochaine partie de cette série, si Allah le veut.
Restez à l’écoute… Pour consulter le texte originel en anglais, veuillez visiter ce lien.