Si on vous donnait la responsabilité de diriger une nouvelle communauté, qu’auriez-vous fait?
Le Prophète Mohammad (Sallah Allah Alayhi Wa Sallam) passa les premiers mois à Médine comme hôte chez Abou Ayoub.
Après avoir achevé la construction de la mosquée avec sa nouvelle communauté, il emménagea dans une petite chambre. La structure de la Mosquée comprenait des chambres adjacentes destinées au Prophète et à sa famille.
Amour Et Altruisme
Le Prophète se concentra sur la construction des fondations de la nouvelle communauté musulmane.
Après des années de persécution, de harcèlement et de torture à la Mecque, la nouvelle petite communauté musulmane pouvait à présent mener une vie paisible. Alors, le Prophète fit de la fraternité le pilier central des relations qui les unissaient les uns aux autres.
C’était une communauté unique ayant pour fondement altruisme et amour fraternel. C’était un amour d’un genre jamais vu, et qui n’aurait pas d’égal dans l’histoire de l’humanité. Seriez-vous prêt à donner la moitié de vos biens pour aider à s’installer, des réfugiés aussitôt arrivés dans votre pays?
C’est ce que firent les nouveaux convertis de Médine (les Auxiliaires ; Anssârs). Ils partagèrent leurs biens et leurs maisons avec leurs nouveaux frères et sœurs en Islam (Les Emigrés ; Mouhâjiroun). En fait, le Prophète établit un pacte de fraternité entre eux. Ainsi, il désigna pour chaque homme des Mouhâjiroun un homme des Anssârs pour qu’il devienne son frère en Islam. Au total, il y avait eu une centaine de paires.
Gagnant-Gagnant
Le Prophète établit de sages pactes de fraternité, avec des relations gagnant-gagnant. Les Mouhâjiroun avaient abandonné toutes leurs richesses et tous leurs biens à la Mecque. Ils avaient besoin de travail et de soutien financier pour démarrer leur nouvelle vie à Médine. C’est ce que les Anssârs leur offrirent.
De leur côté, les Anssârs étaient de nouveaux convertis. Ils avaient besoin d’apprendre ce que le Prophète avait prêché pendant treize années à la Mecque. Ainsi, les nouveaux frères en Islam se partageaient tout ; leurs biens, leur savoir et leur expérience.
Révélation D’un Verset
Allah (Soubhanahou Wa Ta`âla) a loué les Anssârs dans le Coran pour leur altruisme et leur générosité incomparable:
« Il [appartient également] à ceux qui, avant eux, se sont installés dans le pays et dans la foi, qui aiment ceux qui émigrent vers eux, et ne ressentent dans leurs cœurs aucune envie pour ce que [ces immigrés] ont reçu, et qui [les] préfèrent à eux-mêmes, même s’il y a pénurie chez eux. Quiconque se prémunit contre sa propre avarice, ceux-là sont ceux qui réussissent. » (Coran 59:9).
Un jour, les Anssârs allèrent voir le Prophète, pour offrir la moitié de leurs terres aux Mouhâjiroun. Pouvez-vous imaginer cela? C’est un don de la moitié de leurs terres à Médine, avec toutes leurs dattes et tous leurs palmiers et arbres !! Cette incroyable générosité reflète la description du verset précité.
Le Prophète fit une invocation en leur faveur mais refusa leur don généreux. A la place, il proposa que les Mouhâjiroun travaillent la terre et partagent la récolte avec les Anssârs.
Avec cette planification réfléchie, le Prophète, s’assura qu’il y aura un accord gagnant-gagnant. Il établit une base solide pour des accords de partenariat équitables et était toujours en faveur de la justice.
L’Histoire D’Abdul Rahman
Ces bonnes relations de travail renforcèrent leur amour fraternel. A vrai dire, la justice et l’équité étaient toujours des composantes essentielles du style de commandement du Prophète. C’est par cela, en plus de leur amour considérable et de leur altruisme, qu’ils réussirent.
Citons à ce propos le cas d’Abdul Rahman ibn `Awf, un Compagnon mecquois. Il était commerçant. Le Prophète le désigna comme frère de Sa`d ibn Ar-Rabî`, un Médinois. Sa`d proposa de lui offrir la moitié de ses biens, mais Abdul Rahman refusa d’accepter cette offre généreuse.
Voilà ce qui se passa, comme rapporté dans ce Hadith cité dans le « Sahîh d’Al-Boukhârî »:
Abdul Rahman dit : « Lorsque nous émigrâmes à Médine, le Prophète me désigna comme frère de Sa`d ibn Ar-Rabî`.
Sa`d me dit : « Je suis le plus riche des Anssârs, je te donne la moitié de mes biens. Et regarde mes deux épouses, choisis-en une et je la répudierai pour que tu l’épouses après sa période de viduité. »
Abdul Rahman répondit : « Je n’ai pas besoin de tout cela. Mais indique-moi seulement l’endroit où se trouve le marché. » Il répondit : «Le marché de Qaïnouqâ`».
Le jour suivant, Abdul Rahman se rendit à ce marché avec du yaourt et du beurre. Puis, il y alla régulièrement…
Les premiers jours, il vendait une petite quantité de marchandise, puis son commerce se développa. Il réalisa un bon profit et put épargner suffisamment pour se marier. Le Prophète approuva ce qu’il avait fait. Il invoqua Allah pour Abdul Rahman. Celui-ci devint l’un des hommes les plus riches par la bénédiction de l’invocation du Prophète.
Les Secrets De La Réussite
Ainsi, avec l’incroyable altruisme et la générosité d’un côté, et l’indépendance et le travail sérieux de l’autre côté, cette nouvelle communauté, où l’amour, la fraternité, l’altruisme, le partage et la bienveillance régnaient, devint la meilleure génération de tous les temps.
Dirigés par le Prophète, ils purent accomplir des miracles en l’espace de dix ans. Après le décès du Prophète, ils furent capables de propager l’Islam dans des contrées lointaines à une incroyable vitesse. Ils atteignirent des pays éloignés en Asie, en Afrique et en Europe en un temps record.
De nombreux historiens non-musulmans restent impressionnés par la rapidité par laquelle l’Islam s’est répandu à travers le monde. Mais le vrai secret se trouve à Médine : un dirigeant guidé par Dieu, le dernier Prophète, et ceux qui le suivirent en toute sincérité et qui aimèrent Allah, Son Messager et leurs frères en Islam.
Source D’inspiration Aux Nouveaux Convertis
Dans le monde actuel, cela prend du temps de trouver un bon ami. Cela prend encore plus de temps de trouver un vrai frère en Islam dans nos sociétés qui évoluent rapidement. Cependant, cela reste possible. Alors, si vous vous êtes nouvellement converti à l’Islam et que vous n’avez pas encore trouvé un ami musulman proche, continuez d’essayer et ne baissez pas les bras.
Les liens des sœurs entre elles et des frères entre eux, où règne l’amour pour Allah, sont les relations les plus précieuses. Si vous avez un lien avec un bon ami musulman, vous avez un grand bienfait d’Allah. Faites donc en sorte de faire évoluer votre amitié vers une relation de fraternité. Les nouveaux convertis à l’Islam ont besoin de soutien, et les musulmans par héritage ou ceux qui sont « anciens » devraient faire revivre cette Sunna.
En tant que communauté musulmane, nous devons multiplier nos efforts pour renforcer nos relations par ce lien de fraternité. Les dirigeants musulmans et les imams doivent suivre l’exemple du Prophète avec des choix créatifs afin que cette fraternité se répande.
Vous pouvez lire la version anglaise originale de cet article ici.