L’amour et la miséricorde du Prophète s’étendaient pour englober tous les jeunes, indépendamment de leur origine ou de leur religion. Après le terrible incident de Taëf, l’ange des montagnes demanda au Prophète s’il voulait qu’il détruise la ville. Le Prophète répondit par la négative et souligna que peut-être que leurs enfants embrasseraient-ils un jour l’Islam.
Safiur Rahman al-Mubarakpuri fait mention de la réponse du Prophète à l’ange d’Al-‘Akhchâbayn :
« Non, j’espère qu’Allah les laissera engendrer [des descendants] qui adoreront Allah Seul, sans associer d’autre que Lui. »[1]
C’est très intéressant de voir le Prophète se référer spécifiquement aux enfants qui adoreront Allah dans l’avenir. Cela indiquait l’espoir du Prophète dans la prochaine génération. Ses relations saines ne se limitaient pas aux membres de sa communauté. Mais en fait, elles dépassaient toutes les barrières religieuses et culturelles.
Le Garçon Juif
La narration suivante, trouvée dans la grande collection de hadiths de l’Imam An-Nawâwî, résume la nature authentique du Prophète et sa relation avec un jeune garçon juif :
‘Anas (qu’Allah l’agrée) rapporte :
Un jeune garçon juif qui était au service du Prophète tomba malade. Le Prophète alla lui rendre visite. Une fois arrivé, il s’assit près de sa tête et lui dit : « Accepte l’Islam ! »
Le garçon jeta un regard vers son père, qui était auprès de lui. Ce dernier lui dit : « Obéis au père d’Al-Qâsim (c. -à-d. au Messager d’Allah) !»
Il accepta donc l’Islam et le Prophète (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) sortit de chez lui en disant : «Loué soit Allah qui l’a sauvé de l’Enfer !» [2]
Le privilège de servir le Prophète était quelque chose que tout musulman désirait. Le garçon juif eut le privilège de servir le Prophète, fut honoré pendant sa maladie par sa visite et put prononcer sa profession de foi « Chahâda » avant sa mort.
‘Anas ibn Mâlik
Un autre des serviteurs du Prophète était un jeune garçon du nom d’Anas ibn Mâlik. Etant donné qu’Anas était si proche du Prophète, il connaissait les aspects intérieurs et extérieurs de son caractère.
Maintenir un comportement calme avec un serviteur est une tâche difficile et encore moins quand ce serviteur est aussi un enfant.
Malgré tout cela, le Prophète affichait toujours la meilleure conduite avec ceux qui étaient sous son autorité.
En décrivant le caractère impeccable du Prophète, ‘Anas dit :
« J’ai servi le Messager d’Allah pendant dix ans et, par Allah, il ne m’a jamais dit de mot dur. Il ne m’a dit concernant une chose : ‘Pourquoi as-tu fait ceci ?’ et pour une chose que je n’avais pas accomplie: ‘Pourquoi n’as-tu pas fait cela ?’ » [3]
Remarques d’Abdul Malik Mujahid,
« Dans l’histoire du monde, y a-t-il jamais eu un maître au caractère aussi immaculé ? Il n’y a pas eu un homme dans l’histoire connu pour avoir traité ses serviteurs avec autant de gentillesse, pas pendant un jour ou deux, et encore moins pendant dix années entières. » [4]
Il est tout à fait naturel qu’un enfant de dix ans commette une erreur et qu’un adulte corrige ou discipline. Cependant, l’approche du Prophète était sage, douce, gentille, calme et recueillie. Les jeunes ont besoin d’amour et de compréhension – c’est ce que le Prophète leur avait fourni.
‘Anas décrit le toucher et l’aura du Prophète dans les termes suivants :
« J’ai trouvé les mains du Messager d’Allah plus douces que la soie. Je n’ai jamais senti un meilleur parfum que l’odeur du Messager d’Allah. » [5]
Zayd Ibn Hârithah
Selon Adil Salahi, le premier homme à accepter l’islam fut Zayd ibn Ḥârithah. Ce fut un jeune serviteur du Prophète pendant les jours passés à La Mecque.
Zayd vivait avec le Prophète, faisant de lui un bénéficiaire régulier de la gentillesse et de l’amour du Prophète. Un jour, le père et l’oncle de Zayd vinrent à La Mecque avec l’intention de l’émanciper.
À leur demande, le Prophète donna à Zayd le choix d’aller avec son père ou de rester avec lui. Sans hésiter, Zayd dit au Prophète qu’il voulait rester avec lui. Il dit à son père : « J’ai vu certaines choses avec cet homme et je ne le laisserai jamais pour aller nulle part. » [6] Très certainement, Zayd trouva dans le Prophète ce qu’il n’avait trouvé chez personne d’autre. Il aimait le Prophète et cet amour était réciproque.
Salahi écrit : « Deux ou trois ans après la mort de Zayd, le Prophète l’a mentionné en disant: ‘Il était l’une des personnes que j’aimais le plus’. » [7]
Amour Des Jeunes Pour Le Prophète
L’amour était le facteur sous-jacent de la relation du Prophète avec les jeunes. L’amour que les jeunes avaient pour le Prophète transcendait ce monde. Il se traduisait par des actes inimaginables de courage et de sacrifice.
Lorsque les assassins mecquois avancèrent vers la maison du Prophète, ils furent surpris de voir qu’il n’était pas là. Au lieu de cela, ils trouvèrent `Alî ibn ‘Abî Ṭâlib allongé sur le lit du Prophète et recouvert de son manteau. [8]
Ab`dul Hameed Siddiqui déclare dans «The Life of Muhammad » (La vie de Mohammad),
« Les assassins restèrent aux aguets jusqu’au lever du jour avant de se précipiter vers lui. Mais, à leur grande surprise, ils découvrirent que la personne allongée dans le lit du Prophète était `Alî plutôt que Mohammad. Cela créa un émoi dans toute la ville. » [9]
Le courage dont `Alî fit preuve en mettant sa propre vie en danger découlait de son amour profond pour le Prophète.
Alors qu’il organisait ses soldats pour la bataille de Badr, le Prophète poussa un compagnon du nom de Sawwâd dans le ventre pour avoir dépassé la ligne. Bien que Sawwâd ait fait cela exprès, il n’exprima pas néanmoins sa douleur. Mais, le Prophète leva sa propre chemise en disant: « Alors fais-moi la même chose. » [10]
Cheikh Hasan Al-Banna mentionne dans « The Sirah of the Final Prophet » (The Sirah of the Final Prophet),
« Sawwâd s’approcha de lui et au lieu de cela l’embrassa en répliquant: « Ô messager d’Allah! Vous savez ce qui nous attend et je ne survivrai peut-être pas à la bataille. Si c’est ma dernière fois avec toi, la dernière chose que je veux faire dans cette vie, c’est cela. » [11]
Cet incident illustre clairement le degré d’amour que les Compagnons portaient à leur chef. Al-Banna mentionne l’amour que les jeunes avaient pour le Prophète et pour l’au-delà,
« Telle était l’inspiration et le dynamisme dans la direction du Prophète Mohammad que `Omayr, un garçon de seize ans, jeta quelques dattes qu’il mangeait et s’écria : « Ceux-ci me retiennent du paradis » et se plongea dans la bataille, pour mourir plus tard en martyr. » [12]
Si l’amour est montré aux jeunes, alors il sera certainement réciproque de la manière la plus étonnante.
Pour consulter le texte originel en anglais, veuillez visiter ce lien.
[1] Safiur Rahman al-Mubarakpuri, The Sealed Nectar (Riyadh: Maktaba Dar-us-Salam 2002), 165.
[2] Imam al-Nawawi, Riyad-us-Saliheen (Riyadh: Maktaba Dar-us-Salam, 1999), 727-728.
[3] Abdul Malik Mujahid, Golden Rays of Prophethood (Riyadh: Maktaba Dar-us-Salam, 2009), 198.
[4] Ibid., 198.
[5] Ibid., 198.
[6] Salahi, 79.
[7] Ibid,. 80.
[8] Abdul Hameed Siddiqui, The Life of Muhammad, (New Delhi, Islamic Book Service, 1998), 127.
[9] Ibid., 127.
[10] S.M. Hasan al-Banna, The Sirah of the Final Prophet (Swansea: Awakening Publications, 2002), 99.
[11] Ibid., 100.
[12] Ibid., 100.