Parfois, je me demande si nos ancêtres ont connu les mêmes niveaux de stress et d’anxiété que nous vivons aujourd’hui. Il semble que la forte anxiété soit un signe de la vie à l’époque moderne. Nous restons conscients et sur nos gardes contre chaque microbe, chaque fanatisme et chaque état qui risque de nous détruire. Peut-être que j’idéalise la vie de nos ancêtres comme étant moins anxieuse.
Mais je ne peux m’empêcher de penser à la peur et au stress que l’on nous vend quotidiennement. Ceci pourtant n’a jamais été le cas auparavant. Si vous n’achetez pas le produit «X», vous serez en mauvaise santé et la mort sera imminente. Et si vous ne faites pas attention au virus «Y», il vous infectera et vous tuera. Si vous ne craignez pas le pays «Z», ils attaqueront votre patrie. Et ainsi de suite.
La plupart d’entre nous sont dans un état maximal de stress et d’anxiété. Cet état ne cesse d’accroître, et nous sommes incapables de tout supporter.
Alors, comment pouvons-nous, en tant que musulmans, y faire face ? Que peut-on faire quand la réalité (au-delà des stratagèmes marketing pour usurper notre argent, nous orienter vers certains réseaux d’information ou vers une certaine position politique) est que nous vivons dans ce monde. C’est où le mal et la souffrance existent, et auxquels il faut faire face ?
Bizarrement, l’Islam affirme la dureté de la réalité et nous rassure en même temps. Il nous enseigne un équilibre entre attacher notre chameau – ou affronter les problèmes – et faire confiance à Allah – ou ne pas être obsédé par l’incontournable.
Il existe de très nombreuses façons de faire face à l’anxiété et au stress dans le cadre islamique. En voici quatre que je juge personnellement faire des miracles pour réduire le stress et l’anxiété :
1- Comprendre La Souffrance
Regarder des reportages sur des injustices horribles, des catastrophes naturelles et des bouleversements politiques peut conduire toute personne saine d’esprit à un état d’anxiété. Mais nous devons comprendre que la souffrance a un rôle à jouer dans ce monde.
Quand était la dernière fois que vous avez rencontré ou entendu parler de quelqu’un de sage et de pieux qui n’a jamais lutté ou travaillé pour quoi que ce soit ? À quand remonte la dernière fois que vous avez rencontré ou entendu parler d’une personne ingrate et étourdie qui n’a jamais lutté ou travaillé pour quoi que ce soit ?
Ceux qui ont atteint la sagesse et la paix sont souvent ceux qui connaissent des souffrances exceptionnelles ; et ils l’ont utilisé comme un outil pour apprendre, grandir et effectuer de grands changements.
Nelson Mandela, Mère Teresa, chaque prophète… Ce sont tous des gens qui abordaient la souffrance (la leur et celle des autres) comme quelque chose d’où l’on tire des enseignements et une opportunité de faire le bien.
C’est-à-dire que si nous affrontons la souffrance avec sagesse, nous pouvons la voir simplement comme une opportunité.
2- Se Concentrer Sur Les Autres
Dès que nous comprenons que la souffrance existe dans le monde pour une raison, nous pouvons commencer à la voir comme une offre d’emploi. Allah Tout-Puissant nous a désignés pour être des agents moraux dans ce monde, pour être des militants pour le mieux-être de la société.
Le Prophète Muhammad (Salla Allah Alayhi Wa Sallam) a dit :
« Quiconque d’entre vous qui voit un mal qu’il le change avec sa main. S’il ne peut pas, qu’il le change par sa langue. Et s’il ne peut pas, qu’il le fasse alors dans son cœur. Ceci est le plus bas degré de la foi. » (Mouslim)
La philanthropie est un antidote fantastique à l’anxiété et au stress, même si cette anxiété et ce stress concernaient notre vie personnelle. Le bénévolat et le don aux autres nous permettent de mettre les choses en perspective.
Le Prophète a dit :
« (…) Ne regardez pas ceux qui sont au-dessus de vous. Ceci afin que vous ne minimisiez pas les bienfaits d’Allah sur vous. » (Boukhârî et Mouslim)
Comprendre et aider à alléger le sort des dépourvus, lorsque cela est fait conjointement, peut soulager l’anxiété et le stress. Cela nous permet de faire notre part et de savoir que nous serons récompensés quel que soit le résultat.
3- Connaître Allah
De même, comprendre qu’il existe une puissance supérieure qui contrôle l’univers et tout ce qu’il contient peut offrir du réconfort à quelqu’un qui se sent stressé à cause de sa puissance limitée.
Allah dit dans le Coran :
« Ne voient-ils pas qu’Allah qui a créé les cieux et la terre, et qui n’a pas été fatigué par leur création, est capable en vérité de redonner la vie aux morts? Mais si. Il est certes Omnipotent. » (Coran 46 : 33)
C’est l’équilibre étonnant que nous offre l’Islam. Nous déployons le maximum de nos efforts et nous nous sentons satisfaits de savoir que les résultats proviennent d’Allah. Nous ne pouvons pas faire bouger les choses si elles ne sont pas planifiées par Allah. Il ne sert à rien de ressentir de l’anxiété ou d’avoir mal au cœur si le plan que nous avons ne fonctionne pas.
Si notre part ou nos efforts sont déployés, nous pouvons abandonner l’anxiété et laisser Allah faire Son travail. Même si nous ne pouvons pas voir la sagesse du plan d’Allah maintenant, nous savons d’après le Coran que :
« […] et Allah est le meilleur en stratagèmes. » (Coran 8:30)
4- Maintenir Une Routine Islamique
Créer une routine a longtemps été le conseil des professions médicales pour lutter contre le stress et l’anxiété. Mais depuis bien plus longtemps cela a été l’instruction d’Allah :
« Et cherchez secours dans l’endurance et la Salât. Certes, la Salât est une lourde obligation, sauf pour les humbles. » (Coran 2:45)
La routine des cinq prières quotidiennes qu’Allah nous a demandée d’établir est la meilleure. Cela peut servir de points d’ancrage tout au long de notre journée où nous laissons derrière nous tout le stress et l’anxiété ; et nous nous abandonnons à Allah, notre Créateur, Celui qui contrôle toutes choses.
Les prières peuvent et devraient être des moments de notre journée lorsque nous nous plaignons à Al-Qâdir (Le Tout Puissant) ; demander de l’aide à Al-Moujîb (Celui qui exauce et répond) ; pour amarrer nos cœurs à l’Éternel.
Pour consulter le texte originel en anglais, veuillez visiter ce lien.