A l’arrivée de Ramadan, on apporte maints grands changements à notre vie quotidienne.
En se détachant de la routine habituelle, on se consacre corps et âme à l’adoration de notre Créateur.
Au début, on trébuche en tentant de jeûner et d’accomplir les prières nocturnes. La transition s’avère parfois difficile. Puis, ce n’est pas si dur et on rompt avec les vieilles habitudes pour créer d’autres nouvelles et meilleures. De plus, on s’implique dans la collectivité et on prend le repas de l’ifttâr avec le cercle de nos biens-aimés. Il s’ensuit qu’on se sent de plus en plus léger et notre niveau de foi va crescendo.
Là, on se rappelle pourquoi il faut mieux comprendre le Coran. On comprend également comment la poursuite de la satisfaction divine, procure le bonheur.
On s’attache à tout ce que Ramadan apporte dans nos vies. Puis, il s’en va.
A ce moment, on ressent la mélancolie de l’après Ramadan. Mais Ramadan n’est pas une braderie annuelle, où l’on acquiert plus de bonnes actions pour moins d’efforts. En fait, Ramadan est un bouton de réinitialisation qui peut te rendre une nouvelle personne.
Il faut avoir une stratégie pour maintenir l’esprit de Ramadan tout au long de l’année. De plus, il faut apprécier les bienfaits dans leurs moindres détails et pardonner les échecs. Ceci nous rendra moins triste lorsque la fête de l’Aïd aura fait ses valises pour nous quitter.
Gardez Les Bonnes Actions Surrérogatoires
Une partie de cette perte est ressentie à la fin du Ramadan, pour la reprise de nos vieilles habitudes. En fait, s’enliser dans la vie quotidienne tend à abaisser notre niveau de foi.
Pendant le Ramadan, on prie plus, jeûne beaucoup plus, lit plus le Coran, donne plus en charité, sourit plus, etc. Notre foi monte en flèche et c’est bien difficile de perdre ce sentiment.
Cependant, si toutes nos actions quotidiennes sont faites pour satisfaire Allah, cela pourrait augmenter notre foi. Se rendre à l’épicerie pour nourrir la famille dont Allah nous a confié le soin, est un acte d’adoration.
Aller au travail pour payer les factures familiales est le premier et le meilleur acte de charité et de culte. N’oublions pas qu’assumer nos responsabilités est mieux que les actes surrérogatoires qu’on accomplit.
Toutefois, n’abandonnons pas toute notre routine entretenue pendant le Ramadan. On peut, par contre, choisir certains actes d’adoration surrérogatoires à respecter tout au long de l’année, fût-ce un seul. Le Prophète Mohammad (Salla Allah Alaihi Wa Sallam) a dit :
« Les actes les plus aimés d’Allah sont ceux accomplis régulièrement, même s’ils sont minimes. » (Boukhârî et Mouslim)
Au début de ma conversion, j’apprenais la prière, le jeûne et la courte prière surérogatoire du Witr accomplie après l’Ichâ’. J’ai commencé à la pratiquer pendant le Ramadan et l’ai maintenue par la suite. Continuer à l’accomplir après le Ramadan a soulagé ma tristesse lorsque le mois sacré avait pris fin.
De même, on peut transformer certaines bonnes actions commencées pendant le Ramadan en habitudes. On a déjà commencé pendant le mois sacré, alors pourquoi s’arrêter maintenant ?
En gardant certaines pratiques du Ramadan, on peut perpétuer l’habitude, garder le moral ainsi que notre niveau de foi. Ce faisant, on peut même avoir l’impression de garder une partie du mois sacré en nous.
Soyez Particulièrement Reconnaissant
En luttant contre la mélancolie surtout celle de l’après Ramadan, la gratitude semble être une voie qui mène au contentement.
Récemment, j’ai assisté au séminaire intitulé «Comment l’Islam sauve de la dépression psychologique». Il a été organisé par 315-NISA et donné par Sœur Haleh Banani, M.A. en psychologie clinique.
Pendant le séminaire, Banani incite à ne pas seulement être reconnaissant pour ce qu’on a, mais d’en être spécifiquement reconnaissant.
Banani assure que lorsque ses clients écrivent les détails spécifiques de leur vie dont ils sont reconnaissants, leur humeur s’améliore. Quand j’ai pensé au processus non seulement d’être reconnaissante, mais spécifiquement reconnaissante, j’ai pensé à ma vue. Pensant à cette faculté, j’ai réalisé qu’il était difficile de ne pas la prendre pour acquis. En fait, je ne pourrais jamais être vraiment reconnaissante sans savoir ce que c’était de ne pas avoir ce sens.
J’ai donc essayé l’approche «soyez spécifique» de Banani. D’abord, j’ai noté les sourires qui se dessinent sur les visages de mes proches. Ensuite, en regardant autour de moi, j’ai réalisé à quel point mon entourage est splendide et magnifique.
Le recours à cette pratique m’a permis de réaliser plus facilement tout ce que je manquerais sans ma vue. Par reconnaissance à Allah qui m’a permis de voir toute cette beauté, il m’est devenu difficile d’être triste. Pour combattre la mélancolie de l’après Ramadan, on peut mettre cette technique en pratique. Faites une liste de ce qui vous a rendu reconnaissants pendant le Ramadan. Une autre est à faire également de ce que vous a rendu reconnaissants vers sa fin. Ainsi, c’est presque impossible d’être mécontent ou triste.
Pardonnez L’échec
Se concentrer sur nos échecs ou nos lacunes pendant le Ramadan entraîne beaucoup de chagrin ressenti après ce mois béni. Au début du Ramadan, on a des grandes attentes de ce qu’on accomplira à l’arrivée de Ramadan. Mais, dans la réalité des faits, on risque d’échouer ou même de tomber dans le péché.
Le pire, c’est de s’adonner au désespoir. Il ne faut pas se culpabilitser pour un manquement ou même pour une mauvaise action.
Ainsi, se concentrer sur nos défauts et penser qu’ils sont impardonnables, est un stratagème du Diable. Etre humain, c’est commettre des erreurs. Il faut également se rappeler la grandeur de la miséricorde d’Allah et le meilleur acte d’adoration, qui est la repentance.
Le Prophète (Salla Allah Alaihi Wa Sallam) a dit :
« Je jure par Celui détient mon âme entre Ses mains! Si vous ne commettiez pas de péché, Allah vous remplacerait par d’autres qui pèchent et Lui demandent pardon. Et Il le leur octroiera. » (Mouslim)
Selon ce hadith, la perfection n’est pas notre objectif ultime. C’est plutôt de demander le pardon d’Allah le Pardonneur et d’avancer en faisant de notre mieux.
Ne laissons pas la mélancolie de l’après Ramadan nous empêcher d’accomplir ce qu’on faisait pendant le Ramadan. Qu’elle ne nous empêche pas surtout de demander pardon pour nos manquements. En fait, apprendre à être reconnaissant pour les détails peut conduire au contentement.
La vie quotidienne est remplie de bonnes actions. Nos pratiques de Ramadan sont des morceaux de Ramadan à emporter avec nous.
Le texte original en anglais est accessible via ce lien.