En fait, la notion de l’espérance occupe une place primordiale dans la tradition musulmane. De même, elle existe dans toutes les religions révélées, comme : le judaïsme et surtout le chrisitanimse. Par contre, l’espoir est un sentiment humain séculier portant à espérer et s’approchant de l’optimisme.
Dans cette vidéo, Tareq Oubrou, Grand Imam de Bordeaux, souligne la distinction entre ces deux notions tout-à-fait différentes: l’espoir et l’epérance.
Une Différence Distincte
En islam, la notion de l’espérance est récurrente dans le discours coranique. Pourtant, elle est souvent amalgamée avec celle de l’espoir. Cependant, l’espérance représente une notion théologique, spirituelle, transcandantale et mystique, tandis que l’espoir, lui, est une notion séculière, profane et psychologique.
L’espérance est une notion liée à Dieu, Lui-même; donc, elle est éternelle et toujours présente. A cet égard-là, le croyant qui espère en Dieu, ne se fatigue pas et ne perd jamais son assurance et sa confiance. A juste titre, l’espérance est une confiance optimiste et permamente. Par contre, l’espoir pourrait être déçu, étant lié à une notion pyschologique changeante et versatile.
Cette distinction figure dans le Coran
D’ailleurs, le Coran fait une distinction entre la notion d’ «Ar-Rajâ’» qui pourrait être traduit par l’espérance et celle dite «Al-‘Amanî». Celle-ci est une forme de désir, de passion, de souhait ou d’espoir qui pourrait être illusoire. En revanche, l’espérance est liée à la confiance en Dieu et donc ne s’éteint pas avec le doute «Ach-Chak»! De plus, elle permet de traverser sereinement les épreuves jusqu’à la rencontre de Dieu.
Par contre, l’espoir ne pourrait être qu’une sorte d’illusion. C’est pareil à celui qui sème sans iriguer sa récolte, tout en s’attendant vainement à recueillir le fruit! Ainsi, l’espérance est une sorte d’espoir actif. A ce titre, c’est comme celui qui achète une terre, laboure, sème, irrigue et attend la récolte en tout optimisme par la grâce d’Allah. Donc, l’espérance est accompagnée par l’action alors que l’espoir est inactif et paresseux d’une certaine manière.
Le Coran confirme cette disctinction entre l’espoir et l’espérance en qualifiant l’espoir par «al-‘amanî» et l’espérance par «Ar-Rajâ’»:
«Ceci ne dépend ni de vos désirs ni de ceux des gens du Livre. Quiconque fait un mal en subira les conséquence.» (Coran 4 : 123)
Entre Action Et Inaction
Comment fait-on le mal sans s’attendre à une conséquence. Il y a, bel et bien, des lois qui s’appliquent à tel ou tel cas. De telles lois sont citées dans le coran pour rappeller la justice divine. Celui qui fait le mal, devra subir les conséquences de ses actes soit dans ce bas-monde soit dans l’au-delà.
Par contre, lorsqu’il est question d’ «Ar-Rajâ’» (autrement dit l’espérance), celle-ci se voit associée avec l’action:
«Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur, qu’il fasse de bonnes actions et qu’il n’associe dans son adoration aucun à son Seigneur.» (Coran 18 : 110)
La distinction est donc évidente entre l’espoir qui pourrait être déçu, étant un désir flou, passif et en quelque sorte paresseux; n’étant pas accompagné de volonté active d’une part et l’espérance qui n’est jamais déçue; étant accompagnée d’une œuvre juste et d’une volonté active, de l’autre.